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L'Ambassade de la République Fédérale Démocratique d’Éthiopie
Paris, France
© PM Abiy Ahmed Ali
Les opérations entreprises par le gouvernement fédéral éthiopien ont libéré le peuple tigréen de décennies de mauvaise gestion par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cela a suscité de nouveaux espoirs, mais aussi des inquiétudes quant à l’avenir de l’Éthiopie et son rôle dans la Corne de l’Afrique et au-delà. Les espoirs sont nés de l’éviction définitive d’un TPLF corrompu et dictatorial. Les Éthiopiens peuvent désormais imaginer un avenir basé non plus sur le chauvinisme ethnique, mais sur l’unité, l’égalité, la liberté et la démocratie. De plus, la source de division qui empoisonnait les relations interétatiques dans la Corne de l’Afrique est désormais surmontée.
Mais je suis conscient du malaise que le démantèlement du TPLF a suscité au sein de la communauté internationale. Je sais aussi que beaucoup redoutent une discrimination ethnique au Tigré et sont préoccupés par les obstacles à l’aide humanitaire. Mon gouvernement est déterminé à répondre à ces inquiétudes et à les dissiper. Le « respect dû aux opinions de l’humanité », cher à Thomas Jefferson, m’oblige à expliquer pourquoi mon gouvernement est intervenu pour rétablir la paix dans le Tigré, à expliquer comment nous tentons d’y atténuer les souffrances et pourquoi nos efforts – soutenus, je l’espère, par la communauté internationale – profiteront à tous les habitants de mon pays, y compris à ceux du Tigré, et à toute la sous-région.
Aucun gouvernement ne peut tolérer que des soldats et des civils innocents soient pris en embuscade et tués par dizaines, comme l’a fait le TPLF à l’automne dernier. Mon premier devoir, en tant que Premier ministre et commandant en chef des forces armées, est de protéger l’Éthiopie et son peuple contre les ennemis internes et externes. Nos opérations au Tigré ont été conçues pour rétablir la paix et l’ordre rapidement. En cela, elles ont été un succès. Malgré tous nos efforts, il y a eu des morts et cela m’a profondément affecté, tout comme cela a bouleversé les personnes éprises de paix, ici et à l’étranger.
Mettre fin aux souffrances dans le Tigré et dans tout le pays est désormais ma priorité absolue. C’est pourquoi j’appelle les Nations unies et les agences humanitaires internationales à travailler avec mon gouvernement afin que nous puissions, ensemble, apporter de l’aide à tous ceux qui en ont besoin au Tigré. En attendant, nous travaillons jour et nuit pour leur fournir assistance et pour faire en sorte que les droits humains soient respectés. Pour que nous réussissions, de nombreux défis devront être surmontés. Il faudra par exemple rétablir les lignes de communication délibérément détruites par le TPLF pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, et dans ce travail de reconstruction, le soutien de la communauté internationale sera précieux.
Mon gouvernement est également prêt à aider les dirigeants du Tigré qui font le choix de la paix. Nous sommes d’ores et déjà en contact avec eux.
Aujourd’hui, la communauté internationale connaît le vrai visage du TPLF. Beaucoup ont condamné les violences ethniques dont il était responsable, mais certains étaient prêts à fermer les yeux sur la torture, sur les disparitions et sur les exécutions extrajudiciaires. Sans le TPLF, entendait-on, l’Éthiopie risquait de se fragmenter, comme la Yougoslavie dans les années 1990, et d’entraîner toute la Corne de l’Afrique dans le chaos. Le bon sens nous dit qu’un régime basé sur la division ethnique ne peut pas durer mais, comme dit l’adage, le bon sens n’est pas toujours largement partagé. Fort heureusement, les sociétés humaines ne tolèrent jamais la violence raciale, ethnique et religieuse très longtemps.
Au cours des cinq années qui ont précédé mon élection à la tête de l’EPRDF, la coalition qui était au pouvoir et incluait le TPLF, les révoltes populaires contre le régime se sont multipliées. Le TPLF y a répondu avec sa brutalité habituelle, jusqu’à ce que l’élection de 2018 engage l’Éthiopie dans une nouvelle voie. Le parti que je dirige aujourd’hui est le premier, dans notre pays, à ne pas être basé sur la race, la religion ou l’appartenance ethnique.
La politique régionale du TPLF était une grossière extension de sa stratégie nationale du diviser pour mieux régner. Il a par exemple opté pour une politique d’exclusion et d’ostracisation l’Érythrée, pays contre lequel il menait des guerres par procuration en utilisant des pays voisins instables, accentuant au passage leur fragilité dans la durée.
Une Éthiopie libérée du TPLF défendra la paix et le développement pour tous. Elle sera fondée sur l’égalité entre tous les peuples qui la constituent, y compris le peuple du Tigré qui souffre tant aujourd’hui.
Sur le plan extérieur, nous savons que nos intérêts nationaux sont indissociablement liés à ceux de nos voisins, et nous agirons en conséquence. L’accord de paix signé avec l’Érythrée en 2018 est l’exemple même de ce que l’Éthiopie est capable et désireuse de faire. Il a mis fin à deux décennies de violence et a permis à l’Érythrée de faire son retour au sein de la communauté internationale. Les Éthiopiens et les Érythréens qui vivent le long de la frontière n’ont plus à redouter la guerre.
Mon gouvernement a également cherché à rétablir de bonnes relations avec nos autres voisins. À la suite de la crise politique au Soudan en 2019, l’Éthiopie a contribué à faire sortir ce pays du bord de la guerre civile, en contribuant à la création d’un gouvernement de transition composé de civils et de représentants militaires. De même, l’Éthiopie joue un rôle stabilisateur en Somalie et nous travaillons au rétablissement de la stabilité au Soudan du Sud.
Notre politique étrangère repose sur la conviction qu’une intégration régionale plus étroite bénéficiera à tout le monde, et nous n’avons pas ménagé nos efforts pour rendre opérationnelle la Zone de libre-échange continentale africaine. Il y a quelques semaines à peine, nous avons inauguré une autoroute reliant Addis-Abeba à Nairobi et Mombasa, un projet qui supprime les barrières physiques au commerce transfrontalier entre le Kenya et l’Éthiopie.
La route reliant Addis-Abeba au port érythréen d’Assab, qui est essentielle pour le commerce international, est également en cours de réhabilitation. De nouveaux axes relieront bientôt l’Éthiopie aux ports de Djibouti et d’Assab (pour remplacer l’ancienne route en cours de réhabilitation), et à Juba, la capitale du Soudan du Sud, offrant à ce pays enclavé un débouché commercial viable.
Plusieurs projets concernant les ports, la logistique, les parcs industriels et l’extraction de potasse sont également en cours de développement. Et j’espère profondément que, une fois achevé, le Grand Barrage de la Renaissance bénéficiera du soutien de tous nos voisins et offrira à tous des opportunités sans précédent en Afrique de l’Est.
Seule une Éthiopie apaisée, dirigée par un gouvernement respectueux des normes de conduite humaines, peut jouer un rôle constructif dans la Corne de l’Afrique et au-delà. Nous sommes déterminés à travailler avec nos voisins et la communauté internationale pour tenir cette promesse.
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Operations undertaken by the Ethiopian federal government have freed the Tigrayan people from decades of misrule by the Tigray People’s Liberation Front (TPLF). This has ignited new hopes, but also anxieties, about Ethiopia’s future and its role in the Horn of Africa and beyond.
The hopes stem from the removal – for good – of the corrupt and dictatorial TPLF. Ethiopians can now imagine a future based not on ethnic chauvinism, but on unity, equality, freedom, and democracy. Moreover, the source of ethnic division that had poisoned inter-state relations across the Horn of Africa has now been overcome.
But I cannot deny that the removal of the TPLF has fueled unease in the international community. Concerns about ethnic profiling in Tigray and obstacles to humanitarian relief abound. My government is determined to address and dispel these concerns.
So, to borrow from Thomas Jefferson, “a decent respect to the opinions of mankind” compels me to explain why my government acted to restore peace in Tigray, how we are alleviating suffering there, and why our efforts – supported, I hope, by the international community – will benefit all my country’s people, including those in Tigray and throughout the Greater Horn.
No government can tolerate its soldiers and innocent civilians being ambushed and killed in their dozens, as happened at the hands of the TPLF last autumn. My primary duty as prime minister and commander in chief of the national armed forces, after all, is to protect Ethiopia and its people from internal and external enemies.
Our operations in Tigray were designed to restore peace and order quickly. In this, we succeeded, but the suffering and deaths that occurred despite our best efforts have caused much distress for me personally as well as for all peace-loving people here and abroad.
Ending the suffering in Tigray and around the country is now my highest priority. This is why I am calling for the United Nations and international relief agencies to work with my government so that we can, together, deliver effective relief to all in Tigray who need it.
Meanwhile, we are working, day and night, to deliver necessary supplies to our citizens in Tigray and to those in want in neighbouring provinces, as well as to ensure that human rights are respected and normal lives restored. To succeed, many challenges must be overcome. For example, reconnecting communication lines deliberately destroyed by the TPLF is testing our capacity to deliver humanitarian aid. In this work of reconstruction, the international community can be of enormous help.
My government is also prepared to assist community leaders in Tigray who are dedicated to peace. Indeed, we are already reaching out to them. The international community understood what the TPLF was. Many had condemned its ethnic-based violence. Sadly, some were ready to turn a blind eye to TPLF torture, disappearances, and extrajudicial killings. Without the TPLF, it was said, Ethiopia risked fragmenting along ethnic lines, like Yugoslavia in the 1990s. Ethiopia’s collapse, the argument went, would usher in chaos across the Horn of Africa.
Common sense tells us that a regime based on ethnic division cannot last; but, as the saying goes, common sense is not always common. Fortunately, human societies can tolerate racial, ethnic, and religious violence for only so long.
In the roughly five years leading to my election in April 2018 as leader of the then-ruling Ethiopian People’s Revolutionary Democratic Front, which until then had included the TPLF, popular challenges to the regime multiplied. The TPLF responded with its usual brutality. The 2018 vote moved the country in a new and inclusive direction. The political party I now lead is the first in Ethiopia that is not based on race, religion, or ethnicity.
The TPLF’s regional policy was a crude extension of its domestic divide-and-rule strategy. TPLF Ethiopia, for example, adopted a policy of exclusion and ostracism toward Eritrea, against which it waged proxy wars from the sovereign territory of unstable neighbouring countries – entrenching their fragility. An Ethiopia free of the TPLF will champion peace and inclusive development. Internally, our “New Ethiopia” will be based on equality among all of our constituent groups, including the suffering people of Tigray. Externally, we will act in a way that recognises that our national interests are inseparably linked to those of our neighbours.
The peace deal signed with Eritrea in 2018 is a living example of what Ethiopia is able and willing to do. That agreement resolved a violent two-decade-old stalemate, and allowed Eritrea to reintegrate within the Horn and the global community. Most important, its citizens, and those in my country residing along the border, can now live without the shadow of war hanging over them.
My government has also sought to reset Ethiopia’s relations with our other neighbours. Following the political crisis in Sudan in 2019, Ethiopia was instrumental in bringing that country back from the brink of civil war, helping create a transitional government of civilians and military representatives. Likewise, Ethiopia’s stabilising role in Somalia is second to none, and our efforts to bring stability to South Sudan are unbroken.
Ethiopia’s current foreign policy is premised on a belief that closer regional integration benefits all. Our efforts to make operational the African Continental Free Trade Area is a key part of this. More concretely, just a few weeks ago, we inaugurated a highway that links the Addis Ababa-Nairobi-Mombasa Corridor, a project that removes physical barriers to cross-border trade between Kenya and Ethiopia. Likewise, the road from Addis Ababa to the Eritrean port of Assab is being rehabilitated as a transport artery for international trade.
Moreover, in partnership with the private sector, new expressways are being planned to connect Ethiopia with the ports of Djibouti and Assab (to replace the older road now being rehabilitated), which will then be linked with Juba, South Sudan’s capital, providing that impoverished, landlocked country with a viable outlet for trade. Joint projects in ports and logistics, industrial parks, and potash mining are also being developed. And it is my profound hope that the Grand Ethiopian Renaissance Dam, when completed, will gain the support of all of our neighbours and offer unprecedented opportunities for everyone in East Africa.
Only an Ethiopia at peace, with a government bound by humane norms of conduct, can play a constructive role across the Horn of Africa and beyond. We are determined to work with our neighbours and the international community to deliver on this promise.
12 avril 2019 - S.E.M. l’Ambassadeur Henok Teferra Shawl a présenté ses Lettres de Créances au Président Emmanuel Macron lors d’une cérémonie organisée au Palais de l’Elysée.
1 avril 2019 - S.E.M. l’Ambassadeur Henok Teferra Shawl, Représentant Permanent de l'Ethiopie, a présenté ses Lettres de Créances à Mme Audrey Azoulay, Secrétaire Générale de l'UNESCO.
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